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Simon Johnson met en garde contre l’impact des grandes entreprises technologiques sur l’intérêt public


Dans ses récentes déclarations, le lauréat du prix Nobel d’économie 2024, Simon Johnson, professeur à l’Institut de technologie du Massachusetts, a mis en garde contre le danger de donner aux dirigeants des grandes entreprises technologiques un pouvoir étendu qui affecte l’avenir de la société.

Lors d’un entretien téléphonique avec l’Agence France-Presse, Johnson a souligné l’importance de permettre aux individus moins performants de bénéficier de l’intelligence artificielle, soulignant les risques possibles de l’automatisation du travail, un sujet qu’il considère comme une priorité de ses recherches, en plus de l’étude de la relation entre le système démocratique et la croissance économique.

Johnson a remporté le prix Nobel d’économie 2024 aux côtés de Daron Acemoglu et James Robinson. Lorsqu’il a abordé la relation entre les institutions démocratiques et le progrès économique, Johnson a souligné que de nombreux habitants des pays occidentaux se tournent vers des mouvements populistes en raison de leur sentiment d’exclusion économique.

Johnson a décrit son expérience en France lors des dernières élections, où il a ressenti que même les populations des régions prospères étaient déçues et frustrées, ce qui reflète une réalité similaire aux États-Unis. Il a estimé que l’incapacité à améliorer la qualité de vie des gens est un problème qui doit être résolu en fournissant davantage d’emplois de haute qualité.

En ce qui concerne l’impact de l’intelligence artificielle, Johnson s’est interrogé sur le fait de savoir si cela conduira à une augmentation de la productivité et des salaires des travailleurs moins performants, ou s’il entraînera une automatisation excessive remplaçant la main-d’œuvre humaine par des machines automatiques. Il a également souligné que les principaux bénéficiaires de l’intelligence artificielle sont les grandes entreprises technologiques, se demandant si elles devraient se voir accorder ce pouvoir étendu.

Il a souligné l’importance pour les grandes gouvernements de ne pas laisser les acteurs de la technologie dominer l’innovation et son utilisation, car ce que la société obtiendra sera la vision de ces individus pour l’avenir, et non ce qui sert l’intérêt des gens.

Dans le cadre du débat sur la nécessité de lois plus strictes pour les grandes entreprises technologiques, Johnson a mentionné que le modèle économique de sociétés telles que « Meta » et « Alphabet » repose largement sur la publicité numérique, ce qui affecte négativement la santé mentale et nuit à la démocratie.

Johnson a recommandé d’imposer des taxes élevées sur la publicité digitale, soulignant que cette mesure pourrait rapporter de gros revenus supplémentaires au gouvernement américain, pouvant être utilisés pour soutenir la santé mentale, en particulier celle des enfants. Il a conclu que la pression exercée sur ces entreprises pour modifier leur modèle économique serait bénéfique à plusieurs niveaux, notamment en renforçant la démocratie et en trouvant un terrain d’entente commun.

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